Campus Notre-Dame-de-Foy
C’est durant la période qui va de 1950 à 1965 que les communautés des frères éducateurs ont connu leur plus grande expansion. En ce qui touche particulièrement la formation pédagogique de leurs membres, chaque communauté possédait, finançait et dirigeait un ou plusieurs Scolasticats-écoles normales.
Vers le même moment, le projet de regrouper les ressources humaines et financières des communautés des frères éducateurs hantait l’esprit de quelques avant-gardistes. Le gouvernement Lesage, de son côté, se déclarait prêt à subventionner partiellement la formation des futurs religieux, à condition que les communautés se regroupent à cette fin. Le 20 décembre 1961, monsieur Jean-Marie Martin, sous-ministre de la Jeunesse et directeur de l’Enseignement supérieur du Québec, rencontrait treize frères provinciaux pour leur communiquer les intentions du gouvernement. C’est sous cette double poussée que le Campus Notre-Dame-de-Foy a été conçu et réalisé.
Trois ans de pourparlers, de démarches, d’études de devis pédagogiques et de plans de construction aboutirent à la réalisation concrète de trois campus d’enseignement post-secondaire dans l’optique que le Rapport Parent devait décrire plus tard sous le titre « Institut ». Ces trois campus étaient : le Scolasticat central de Montréal (connu plus tard sous le nom de Collège Marie-Victorin), l’école normale de Notre-Dame-de-Foy et le Séminaire Saint-Augustin. Ces deux derniers ont été érigés sur des terrains voisins, en bordure du fleuve Saint-Laurent, dans la municipalité de Saint-Augustin-de-Desmaures.
Le Campus Notre-Dame-de-Foy a été fondé grâce à l’action combinée de cinq communautés religieuses : les frères des écoles chrétiennes, les frères Maristes, les Marianistes, les frères de l’Instruction chrétienne et les frères du Sacré-Coeur. Il a été conçu avant ce que l’on a appelé la Révolution tranquille, mais quand il a ouvert ses portes, en 1965, celle-ci atteignait son apogée. En outre, aux remous de la Révolution tranquille s’ajoutait l’énorme mouvement déclenché par Vatican II. La soudaineté et le caractère radical des transformations socioculturelles du Québec durant cette période justifient pleinement l’appellation de Révolution tranquille. On sait maintenant que la réforme de l’enseignement a confisqué le gros des investissements idéologiques et financiers de la Révolution tranquille.
Le Campus Notre-Dame-de-Foy a donc dû s’adapter sans cesse aux mouvements de notre société. On peut s’en rendre compte en considérant le profil des programmes d’études offerts maintenant.
Le Campus Notre-Dame-de-Foy constitue une réalité unique dans le domaine de l’enseignement catholique du monde entier. Autant que l’on sache, en effet, c’est la seule réalisation intercommunautaire de cette envergure.
Il faut reconnaître encore que les hommes qui ont réalisé le Campus Notre-Dame-de-Foy ont fait preuve de vision dans le choix du site et de la conception architecturale. Bien avant que l’écologie ne devienne une mode, les Frères ont prouvé leur souci de l’environnement. Tel qu’il est, le Campus est une réalisation dont le Québec peut être fier.
Extrait de :
DESBIENS, Jean-Paul, Depuis 25 ans, Saint-Augustin-de-Desmaures, Campus Notre-Dame-de-Foy, avril 1999, p. 1-3..