Simulation d’une situation d’urgence en SPU
La fin de la session est à nos portes alors que je me dirige vers l’urgence-école du programme de Soins préhospitaliers d’urgence du CNDF.
Au moment où j’entre dans la pièce, j’aperçois le groupe d’étudiants rassemblés en cercle autour de l’enseignante Annie Plante. Je l’entends prendre la parole pour révéler le scénario fictif de la situation d’urgence : « Gérard, un homme de 45 ans est tombé dans la nuit en allant se chercher un verre d’eau. C’est sa femme qui le retrouve inconscient et qui appelle le 911. À vous de jouer! »
Tout d’un coup, deux étudiants se précipitent à genou devant un mannequin déposé au sol. Ils commencent par poser des questions à leur professeure (qui joue le rôle de la femme de Gérard) afin de bien évaluer la condition du pauvre homme qui a fait une chute. Ils s’activent ensuite pour intervenir tandis que leurs camarades de classe les regardent agir attentivement.
Puis, le moniteur défibrillateur semi-automatique se met à émettre des consignes. Suite à ma surprise évidente d’entendre l’appareil « parler », un étudiant qui se trouve à côté de moi m’apprend qu’il ne faut pas toujours l’écouter et faire tout ce qu’il dit, « parce que c’est une machine, pas un humain. C’est un outil qui sert à nous fournir de l’information. En fonction de l’état de la personne et de nos connaissances, on doit choisir la meilleure façon d’intervenir. »
Depuis le début de la mise en situation, il règne une atmosphère agitée dans l’urgence-école. C’est plus bruyant et les étudiants sont sollicités de toutes parts. Ça prouve que le métier exige une bonne gestion du stress, car un technicien ambulancier paramédical a l’importante responsabilité de prendre des décisions en temps réel. Il y a beaucoup de travail mental, en plus du travail physique qui doit être effectué afin de secourir une personne en détresse.
Les étudiants poursuivent leur intervention avec un exercice de réanimation, tandis que l’enseignante les accompagne et leur donne des conseils. Après quoi, ils s’empressent de déplacer le mannequin sur une civière et de le transporter vers la sortie. Pour y arriver, ceux-ci n’ont pas d’autre choix que de passer par des escaliers. Soudainement, ils s’arrêtent en cours de route et la réanimation reprend sur le palier entre deux escaliers.
Fait plutôt surprenant, le mannequin réaliste utilisé pour ces exercices de simulation pèse entre 140 et 165 livres. Heureusement, tous les étudiants du programme maintiennent une excellente forme physique. Plusieurs vont d’ailleurs s’entraîner avec le groupe d’entraînement du CNDF chaque semaine. De mon côté, juste en les regardant soulever le mannequin, j’ai chaud!
Une fois arrivés au rez-de-chaussée, les étudiants s’exclament et se félicitent entre eux. Du coin de l’œil, j’aperçois l’enseignante regarder sa montre en souriant. Le verdict? Les étudiants ont réussi l’exercice dans les temps. En effet, Annie me révèle que puisqu’il s’agit d’une pratique pour leur permettre de se préparer à l’examen, ils sont tous chronométrés. Et lors du jour J, ils disposeront de 15 minutes pour intervenir dans une autre situation d’urgence choisie au hasard le matin même.
En revenant dans l’urgence-école, je suis particulièrement marquée par l’ambiance électrique qui règne dans la pièce. Je constate aussi que les étudiants ont un bel esprit de camaraderie, car je les entends plaisanter entre eux. Ils ont même eu l’idée de se créer une compétition amicale. En effet, au moment où l’enseignante se dirige au tableau pour écrire le temps de la première équipe, un étudiant s’exclame : « On va tellement faire mieux! Vous allez voir, on va vous clencher! » Donc, même s’il s’agit d’une activité d’apprentissage, je réalise qu’ils ont beaucoup de plaisir ensemble. Ça se voit que c’est un groupe avec des liens tissés serrés!
À la fin de la simulation, la technicienne en travaux pratiques, Andréa, discute avec les élèves et leur raconte des anecdotes et des histoires qui lui sont arrivées sur le terrain. Car il faut savoir qu’au CNDF, une grande partie des professionnels des programmes sont toujours actifs dans leur milieu.
Quels sont les autres apprentissages dans le DEC en Soins préhospitaliers d’urgence?
En sortant du cours, je me suis approché d’un petit groupe d’étudiantes. Je n’ai pas pu m’empêcher de les entendre taquiner l’une de leurs collègues qui, si j’ai bien compris, avait peut-être rencontré certaines difficultés lors du cours de conduite d’ambulance…
Cours de conduite d’ambulance? Il n’en fallait pas plus pour piquer ma curiosité. C’est là que j’ai posé la question à un professeur, Patrick Vigneault, qui se tenait près du groupe. Il me répond qu’en effet, les étudiants ont des cours pour apprendre à conduire ce type de véhicule d’urgence. « On leur enseigne d’abord comment conduire une ambulance dans un circuit fermé, puis on les accompagne sur la route. Ils apprennent en même temps à utiliser le matériel et la radio pour communiquer entre eux. »
Tant qu’à avoir l’enseignant à mes côtés, aussi bien y aller d’une autre question, cette fois sur les stages! Même si le prochain cours débutait dans quelques minutes, il a tout de même pris le temps de me préciser : « Les étudiants ont trois stages à réaliser dans les compagnies ambulancières. Et une chose qui me rend particulièrement fier, c’est que nos étudiants se démarquent de ceux des autres établissements collégiaux. Le CNDF est reconnu pour la qualité de ses stagiaires auprès des employeurs. Chaque année, ils se font remarquer par leur attitude, le port de l’uniforme, leur savoir-être et leur savoir-faire. Ils développent également des aptitudes qu’on ne voit pas ailleurs. »
Ce dernier point peut d’ailleurs s’expliquer par le fait que pendant leur formation, les étudiants font des simulations de toutes sortes : accident d’auto, infarctus, intoxication, trauma, évacuation d’urgence, accouchement… nommez-les! « C’est un apprentissage qui est graduel, mais les étudiants voient de tout! Une fois leur DEC terminé, ils sont vraiment bien préparés à entrer sur le marché du travail. » me dit Patrick.
En apprendre plus sur ce programme
Bref, sache que ce texte n’est qu’un aperçu du DEC en Soins préhospitaliers d’urgence. Pour obtenir plus de renseignements, n’hésite pas à nous poser des questions via notre formulaire en ligne ou à t’inscrire à notre prochaine journée portes ouvertes.